LE CAPORAL-CHEF (er) MIKAELE MATILÉ

parrain du peloton Joyeux

Insigne du RICM

Biographie du caporal-chef (er) Mikaele Matilé

rédigée à l'occasion de la présentation au drapeau et de la remise des fourragères du peloton de l'adjudant Frédéric Joyeux, le samedi 13 septembre 2015

Cérémonie marquant le Centenaire de la création du RICM

Cch (er) Mikaele Matilé

Incorporé le 28 juillet 1978 au RIMaP/NC en Nouvelle-Calédonie, le jeune MATILÉ effectue son service militaire puis s’engage au titre des TDM et rejoint le RICM, à Vannes, le 24 Novembre 1980, comme conducteur à la rame transport.

Autonome et très déterminé, il se fait rapidement remarquer par son sérieux et obtient le poste de conducteur du commandant d’unité de l’ECS en mai 1981. Nommé caporal le 1er novembre, il rejoint l’état-major du régiment comme conducteur d’autorité. D’abord au service du commandant en second, il est ensuite récupéré par le colonel COLLIGNON, alors chef de corps, puis par le colonel LAGANE jusqu’à la fin de l'année 1982.

En 1984, après un séjour en Nouvelle-Calédonie, il retrouve le RICM et son poste de conducteur au service des colonels BOUTIN puis de WIDERSPACH-THOR. Le 4 décembre 1984, il est promu caporal-chef.

Au terme d’un second séjour, en République de Côte d'Ivoire cette fois, il est de nouveau muté au RICM. Reconnu comme conducteur d’autorité, il prend tout naturellement le poste de conducteur du colonel de ZUCHOWICZ puis du colonel SARTRE à partir de juillet 1992.

Projeté en ex-Yougoslavie, il se distingue tout particulièrement le 8 septembre 1992 à Sarajevo. Sous un feu nourri et au péril de sa vie, avec calme et détermination, il se lance pour récupérer une jeep P4 dont l’équipage venait d’être mis hors de combat. Il est cité à l’ordre du corps d’Armée pour son action.

En 1994, il s’illustre de nouveau au RWANDA dans le cadre de l’opération Turquoise, dans la nuit du 18 au 19 juillet. Alors que des éléments hostiles tentent une intrusion dans une zone de sécurité entourant le poste de commandement, il s’applique à effectuer des tirs précis pour les repousser et leur infligent des pertes significatives. Il sera de nouveau cité par le CEMA pour son action.

En 1995, à l’occasion du 50e anniversaire des opérations de maintien de la paix, il est choisi par le Ministre de la Défense — au regard ses états de service qualifiés d’exemplaires — pour faire partie d’une délégation française dépêchée au siège des Nations Unies à New-York, afin de représenter les casques bleus.

C’est enfin à Vannes au sein du 3e RIMa, en avril 1997, qu’il décide de terminer sa carrière après plusieurs opérations au Tchad et en ex-Yougoslavie en tant que conducteur d’autorité.

Médaillé militaire, officier dans l’ordre national du Mérite et titulaire de la croix de la valeur militaire avec deux citations le caporal-chef MATILÉ prend une retraite bien méritée le 24 novembre 2001, après une carrière exceptionnelle de vingt-deux-ans de service au sein des troupes de marine.


Ordre du jour n°11 lu par le colonel Etienne du Peyroux, commandant le RICM

à l'occasion de la présentation au drapeau et de la remise des fourragères du peloton de l'adjudant Frédéric Joyeux, le samedi 13 juin 2014

Jeunes marsouins du peloton JOYEUX

Il y a exactement cent ans, le RICM voyait le jour. Il y a exactement cent ans, les briscards des bataillons du Maroc rejoignaient les jeunes recrues de la Marne et de l'Aisne, pour s'unir sous les plis d'un drapeau qui allait se couvrir de gloire. Il y a exactement cent ans, de jeunes poilus tissaient des liens de fraternité d'armes qui allaient donner naissance à une légende.

Comme eux, vous vous êtes engagés au service de votre pays. Comme eux, vous avez appris la rude mais fraternelle vie du soldat. Comme eux, vous vous êtes mis au service de quelque chose de plus grand que votre confortable existence. Comme eux, vos premiers pas sous l'uniforme resteront gravés dans vos mémoires. Enfin, comme eux, vous aurez le rare privilège de servir sous les plis d'un drapeau à nul autre pareil.

Le RICM s'est illustré sur tous les théâtres d'opérations du siècle écoulé au prix du sang de 19000 des siens. Prenant sa source sur les champs de bataille de la Grande Guerre, son épopée s'est poursuivie au Maroc puis lors des combats de la Libération. Dans les rizières d'Indochine ou les djebels algériens, le régiment a toujours été aux avant-postes. Plus récemment ce fut le Tchad, le Liban, l'ex-Yougoslavie, le Rwanda, la Côte d'Ivoire et l'Afghanistan. Enfin le Mali et la Centrafrique où certains de vos camarades étaient engagés encore récemment.

Cette histoire hors du commun est notre héritage, votre héritage. Elle nous impose plus de devoirs que de droits. Elle fait de chaque marsouin du régiment un de vos frères d'armes et exige de chacun qu'il se montre digne de la confiance reçue de ses camarades. Pour acquérir cette confiance et susciter cette solidarité, il vous faut continuer à travailler et à apprendre votre métier. C'est ce que vous ferez dans les prochains mois, dans les spécialités que vous êtes appelés à exercer au sein de votre peloton.

Ayez sans cesse la volonté de vouloir être meilleurs et regardez vos anciens avec l'envie de les imiter. Quel plus beau modèle en cela que le caporal-chef MATILÉ, votre parrain, qui rejoignait nos rangs il y a maintenant 35 ans.

Comme nos anciens je sais que vous saurez être des marsouins sur lesquels le RICM pourra compter. Pour cela il vous faudra être animés par les vertus que vous ont enseignées vos cadres. Ces vertus sont le courage, la solidarité dans l'épreuve, la discipline, la rigueur et l'esprit de sacrifice. Cultivez avec patience et constance ces qualités qui feront de vous les glorieux héritiers des marsouins du Maroc qui en ce jour si particulier du centenaire du régiment, nous montrent la voie et nous appellent à l'excellence.

Peloton JOYEUX, Marsouins du RICM, vous qui aspirez à devenir des soldats d'élite de notre pays, voici le Drapeau du Régiment d'Infanterie - Chars de Marine, voici votre Drapeau.


Le cch Mikaele Matilé remet ses fourragères à l'un des marsouins du peloton Joyeux